Pour mieux connaître la Gestalt,
les 2 premières parties de cette page pourront vous éclairer :
"Comment définir la Gestalt" et "En quoi la Gestalt peut-elle vous aider".
La suite, plus technique, vous permettra éventuellement
d'approfondir en explorant les filiations de la Gestalt et son histoire.
La Gestalt appartient à la famille des thérapies humanistes par la parole.
Elle apporte un lieu de soutien et d’apaisement
par l’accueil non jugeant du praticien, son écoute active et bienveillante.
Cette approche s’intéresse aux enjeux fondamentaux du développement de la personne :
attachement, estime de soi, cycles de vie, corps, sexualité, spiritualité.
Elle se concentre sur l'interaction de l'être humain
avec son environnement, avec lui-même et avec sa vie.
D'inspirations philosophiques multiples,
elle adresse également les questionnements existentiels :
quel sens donner à ce que je vis, à ma vie, comment appréhender la vie versus la mort,
les cycles et buts de vie, les épreuves, la croissance ?...
L' un des objectifs principaux est d' aider la personne
à mieux se connaître et se comprendre, à initier un mouvement conscient,
et à être capable de faire des choix qui apportent du sens à sa vie.
La Gestalt est holistique dans la mesure où elle intègre
l'ensemble des composantes de l'humain ainsi que les liens dynamiques entre ces composantes :
pensées, croyances, expériences, actions, comportements, corps (sensations, émotions, traumatismes),
et ce dans les interactions (permanentes et changeantes)
de l’être avec son environnement, à la frontière contact.
L’environnement ici s’entend par tout ce qui est extérieur à la personne :
famille, conjoint, enfants, amis, relations de travail, groupes de référence,
culture, évènements politiques, géopolitiques, économiques, environnementaux...
Pour cela, la Gestalt s’appuie sur un corpus d’outils et de concepts diversifiés,
qui soutiennent le travail de co-création du praticien et du consultant.
L’un des principes essentiels en Gestalt est que l’être humain est compris comme un « organisme » (en Gestalt, on parle du « Self ») en contact permanent et changeant avec l’environnement composé lui-même d’autres « organismes » (autres Self). L’organisme est ainsi perçu comme indissociable de l’environnement.
Ce mouvement constant de transformations et d’ajustements réciproques avec son environnement façonnent le Self de la personne.
Une personne pour être comprise et donc aidée doit être considérée dans ses interactions avec son environnement.
Là où la Gestalt identifie des formes figées, des interruptions, des répétitions ou de l'inachevé dans le cycle de l’interaction (à la frontière contact avec l'environnement), elle tente de poser de la conscience, et de remettre fluidité et mouvement. Le concept de Cycle du contact est un des fondements essentiels de la Gestalt.
Le travail de conscience permet d’identifier peu à peu ce qui se déploie dans la vie adulte sous formes de blocages, évitements, reproductions, émotions, dans le trop, ou dans le manque, et qui se manifestent dans les interactions à l’environnement.
Tout élément est pertinent : verbal, non verbal, pensées, croyances, expériences, émotions, perceptions, sensations, pour aider à ces prises de conscience.
Les émotions ont une place centrale dans l'approche gestaltiste :
Le praticien identifie et questionne celles qui émergent en rendez-vous, qu’il perçoit chez la personne accompagnée ou qu’il peut également ressentir lui-même.
Il peut aussi inviter la personne à explorer les émotions vécues dans le passé, ou dans sa vie contemporaine. Le travail de conscience et de ressenti des émotions se fait en veillant à respecter la temporalité juste pour la personne accompagnée appréhendée par le praticien.
La Gestalt privilégie la question du « Comment » :
elle soutient la personne dans la possibilité de poser un regard nouveau sur la situation,
de se placer à la fois dans la posture d’observateur conscient et d’acteur.
Il s’agit pour la personne accompagnée de retrouver la capacité de poser de la conscience dans une visée de « remise en mouvement » avec de nouveaux ajustements, plus justes pour elle,
dans sa vie d'aujourd'hui, « ici et maintenant ».
En Gestalt, l’objectif est de dépasser le seul stade des idées et des prises de conscience.
Il s’agit vraiment d’accompagner la personne à retrouver ses capacités de remise en « action »,
d’ « intégrer » les prises de conscience et les évolutions dans le corps et dans l’expérience.
Cette intégration prend forme à travers la définition et l’ expérimentation d’ajustements créateurs
au quotidien, d’objectifs moyen terme, et la réflexion sur des mises en œuvre concrètes sur le temps long. C’est pourquoi on parle d’une approche pragmatique et dans le réel.
Précisons qu’ à la question du « Comment » qui est centrale, la Gestalt contemporaine intègre dans sa démarche la question du « pourquoi ».
Il ne s’ agit pas ici d’explorer de manière systématique et par principe le passé. Il s’ agit de s’intéresser, lorsque cela semble nécessaire et pertinent dans l’intérêt du travail en cours, à ce qui, dans l’histoire développementale de la personne, a pu créer des formes inachevées ayant des résonances dans sa vie présente.
L’objectif est d’aider la personne à identifier ces formes et comprendre que certains ajustements (réponses comportementales à des situations particulières) anciennement adaptés, car nécessaires dans un contexte spécifique, à un moment donné, sont susceptibles de ne plus l’être dans sa vie d’ aujourd’hui. Ils peuvent même entraver son bien-être et sa réalisation en tant qu'adulte.
Poser de la conscience ici peut faciliter le déblocage des formes inachevées et figées par le passé et fluidifier les formes du présent.
Le mouvement de conscience, puis l’identification et la mise en œuvre de nouveaux ajustements dits "créateurs", peuvent aider à l’achèvement du cycle inachevé, son intégration et ouvrir de nouvelles possibilités : apaisement, acceptation, alignement, évolution, développement de nouvelles ressources par l'assimilation de l'expérience.
En synthèse, cette exploration du « pourquoi » permet de dénouer avec douceur les causes possibles de certains ajustements et modalités du contact actuels, sources de difficultés et de mal-être dans la vie présente. Elle aide à l'achèvement du cycle inachevé de l'expérience passée.
Elle facilite le cheminement vers l’acceptation puis la transformation. Il est possible de remettre de la fluidité dans l’ici maintenant, le « comment » : identifier et expérimenter de nouveaux ajustements plus adaptés, en conscience et responsabilité.
Le praticien veille à respecter les objectifs posés en début d’accompagnement.
Au fil du travail, certains autres enjeux, en lien direct ou indirect avec les thématiques posées initialement, peuvent néanmoins émerger. Ils peuvent être également travaillés, dans la mesure où la personne accompagnée le souhaite.
Le praticien respecte la temporalité juste pour la personne dans ce travail.
Il la soutient et l’aide par le questionnement et les reflets qu’il lui propose : à la fois dans l’accueil de ce qui vient là, ce qui vient de nouveau, spontanément, mais également avec en fond : un travail de réflexion sur la stratégie d’accompagnement dans la durée (fil rouge du travail et structuration).
La qualité du lien entre le praticien et la personne accompagnée est essentielle : confiance, respect, engagement dans une co-construction où le praticien invite régulièrement la personne à exprimer ses ressentis, la façon dont elle vit et perçoit l’accompagnement.
Si besoin, des ajustements peuvent être proposés tout au long du travail et des points bilans viennent rythmer la progression et le cheminement réalisé.
Manque de confiance en soi, d’estime de soi, difficultés à faire des choix, prendre des décisions ou passer à l'action.
Difficultés relationnelles, qui peuvent se manifester de façon générale ou dans certains secteurs de vie (famille, amis, couple, travail…).
Sensation de ne pas se réaliser ou d'être bloqué dans son évolution à certains endroits (personnellement, affectivement, professionnellement…).
Sentiment de revivre des situations de vie, relationnelles, expérientielles, émotionnelles, sources de mal-être, sans parvenir à les dépasser.
Difficultés à trouver sa place,
à se faire respecter,
à poser des limites.
Sentiment d'être incompris.e.
Crises ou épreuves de vie : rupture, deuil, maladie d’un proche, suites d’un épuisement parental, ou professionnel, perte d'emploi, stress, anxiété.
Sensation d’être submergé par ses émotions,
avoir du mal à les gérer,
ou au contraire d'être trop souvent coupé de ses émotions.
Crises des cycles de vie : difficultés relationnelles avec votre enfant, dans votre couple ; sentiment de stagner, ou régresser ; manque de sens ; sentiment de non-réalisation ; questionnements et anxiété en relation avec le vieillissement, la fin de vie.
Questionnements existentiels : naissance, vie, épreuves, croissance, vieillesse, transmission, sens, mort, spiritualité.
À ce sujet, reportez-vous également à la page d’accueil
Vous vous reconnaîtrez peut-être dans l’une des situations décrites.
"Une heure, une minute suffit pour que le destin agisse et change les défaites en victoires".
Émile Zola
C'est aux Etats-Unis dans les années 1950 que la Gestalt thérapie a été fondée
par Friedrich Perls (1893-1970) et sa femme Laura Perls née Lore Posner (1905-1990),
avec l’appui de l’écrivain Paul Goodman (1911-1972).
C'est une approche globale intégrative qui s’inscrit dans la famille des psychothérapies humanistes.
Elle est globale dans le sens où elle intègre les multiples dimensions de l’être humain :
sa dimension psychique et intellectuelle (mental, pensées, croyances, représentations…),
sa dimension physique (corps : sensations, émotions, traumatismes),
mais aussi ses dimensions sociale, culturelle, spirituelle.
Intégrative, elle s’inspire de multiples mouvements de pensée et courants philosophiques.
Ses fondements sont nombreux, comme un patchwork d’inspirations et de cultures qui en font son identité propre et sa force.
Co-fondateurs de la Gestalt thérapie, Friedrich Perls (1893-1970),
et son épouse Laure Perls née Lore Posner (1905-1990), tous deux allemands, ont d’abord été psychanalystes. Fritz Perls était pour sa part médecin neuropsychiatre et Laura Perls, psychologue.
Ensemble, ils ont souhaité élaborer leur propre approche thérapeutique. Perls puise certaines réflexions dans les principes développés par Sigmund Freud (1856 – 1939), ainsi que par certains de ses disciples dissidents : Wilhelm Reich (1897 – 1957) et Otto Rank (1884 – 1939). Il s'en inspire partiellement, mais
quand il n'y adhère pas, il les ajuste ou les fait pleinement évoluer.
Suite à plusieurs psychanalyses que Perls avait lui-même suivies, il avait pris de la distance avec l’approche psychanalytique classique. Patient de Wilhelm Reich, il avait été marqué par la notion de « cuirasses musculaires » et par sa posture thérapeutique offensive. Perls retient en particulier de Reich l’intégration du corps et des émotions dans le travail thérapeutique.
Il s'inspire également des travaux d’Otto Rank, notamment de la notion fondamentale de l’ « ici et maintenant » et des ajustements créateurs avec l’implication conjointe du thérapeute et du patient, dans un processus de co-création.
Gestalt est un mot allemand issu de « Gestalten » qui signifie
« mettre en forme », « donner une structure signifiante ».
La psychologie de la forme (Gestalt – Psychologie) est apparue à la fin du 19ᵉ siècle dans les pays germaniques. Aussi appelée Gestalt-théorie, cette théorie psychologique et philosophique considère que les processus perceptifs et de représentation mentale appréhendent les phénomènes comme des formes globales et non comme l’addition ou la juxtaposition d’éléments isolés (détails).
Christian Von Ehrenfels (1859-1932) en est un des précurseurs. Il établit ainsi le principe d’unité : « Le tout est une réalité différente de la somme des parties ».
Ce mot allemand « Gestalt » se traduit littéralement en français par le mot « forme ». Mais, ce qu’il recouvre, est bien plus complexe et cette complexité est difficilement exprimée dans le seul mot : « Forme ».
Aussi, le mot allemand « Gestalt » a été conservé tel quel dans de nombreuses langues.
La Gestalt est une forme structurée (quelle qu’elle soit) qui prend sens pour nous. Dans une Gestalt, la forme se dégage au-delà de la somme des détails la composant. On comprend ainsi que le tout est plus et autre que la somme des parties. Un élément de base pris isolément dans une composition aura une tout autre signification que ce même élément pris dans un autre ensemble.
Ainsi, en Gestalt, appréhender un comportement, ou une situation spécifique, requiert une analyse de celui-ci, mais également une prise de recul
sur l’ ensemble plus large et complexe du contexte global.
On parle de "méta-vision".
Considérer et comprendre le contexte, l’image globale, permet de mieux comprendre un élément pris à part. Ce même comportement ou situation, dans un autre contexte, à un autre moment, n’aurait en effet pas la même signification.
L'approche humaniste est un courant de la psychologie
fondé sur une vision positive de l'être humain.
Egalement modèle de psychothérapie, elle postule que tout être humain est unique et dispose en lui de toutes les ressources et capacités pour se développer de façon positive et se réaliser pleinement.
Elle apparaît à partir des années 1940 aux États-Unis, avec l'impulsion d'Abraham Maslow (1908-1970) notamment connu pour sa « pyramide des besoins » proposée en 1943 : 5 niveaux de besoins hiérarchisés, des plus essentiels aux plus complexes et avancés.
Le psychologue Carl Rogers (1902-1987) en est également un représentant majeur. Il élabore des psychothérapies centrées sur la personne, dont l’objectif est d’aider le patient à prendre conscience de ses blocages, valeurs, ressources, et capacités propres, qu’il va pouvoir mettre en œuvre dans un processus de transformation.
Parfois nommé « troisième force » ("third force"), ce courant s'est développé en réaction à la psychanalyse et au comportementalisme (behaviourisme). On reprochait à la psychanalyse d’être trop négative et au behaviourisme de percevoir l’être humain comme un robot.
Dans l’approche humaniste comme en Gestalt, le praticien est dans l’accueil, le non-jugement, l’empathie, également attentif aux ressentis, aux émotions et au non verbal. Il est non directif et instaure une relation égalitaire avec la personne accompagnée : d’être à être. L’objectif, dans cette approche, est de lever les résistances, de développer de nouvelles pensées positives et créatives, afin d’assumer, en autonomie, choix de vie et décisions.
Laura Perls désignait ainsi dans son ouvrage « Vivre à la frontière » (Paru le 20/06/2001, Editions L’ Exprimerie), la psychothérapie gestaltiste :
« Il s’agit d’une approche existentielle-phénoménologique, qui, à ce titre, est expérientielle et expérimentale. ».
L’existentialisme est un courant philosophique et littéraire, créé au 19ème siècle par le philosophe danois Soren Kierkegaard (1813-1855) au sujet de l'existence humaine et de la façon dont nous nous positionnons dans le monde.
Ses représentants les plus connus sont également
Friedrich Nietzsche (1844 – 1900), Jean-Paul Sartre (1905-1980)
et Gabriel Marcel (1889-1973).
Ce courant de pensée considère que l'être humain forme l'essence de sa vie par ses propres actions. Chaque individu est perçu comme un être unique maître de ses actes, de son destin et de ses valeurs.
La Gestalt-Thérapie considère également la capacité à tout instant et tout âge de la personne de se remettre en mouvement et évoluer. Le gestalt praticien accueille chaque être dans sa singularité propre, dans ses questionnements et difficultés existentiels, en rapport avec la condition humaine :
naissance, sens de l’existence, cycles de la vie, vieillissement, transmission, spiritualité, mort.
L’angoisse existentielle y est considérée comme une opportunité d’ action, d’ expression de liberté, de transformation et de responsabilisation. Il s’agit non pas de la nier, l’éviter ou la contourner, mais de la comprendre et la traverser avec le soutien et l’accompagnement actif du praticien, dans une dynamique de transformation créatrice.
D’ inspiration existentialiste, la Gestalt s’intéresse donc aux enjeux fondamentaux de l’existence humaine, dont notamment
la liberté, la responsabilité et la finalité.
Ce courant philosophique né aux États-Unis à la fin du 19ᵉ siècle s’intéresse à l’expérience, aux faits, au rapport de l’être humain avec son environnement.
Il se concentre sur les effets et conséquences des phénomènes
plutôt que sur leurs causes.
La Gestalt s’inspire de ce courant en considérant l’organisme et l’environnement comme indissociables, et en se concentrant sur l’expérience comme modalité de contact à l’environnement. Elle s’intéresse prioritairement au "Comment" et aux processus plutôt qu’au "Pourquoi" et aux causes.
Holisme (du grec ancien hólos : « entier ») est une théorie selon laquelle l'homme est un tout indivisible qui ne peut être compris et expliqué par ses différentes composantes prises séparément
(physique, physiologique, psychique).
À l’origine, ce terme trouve son fondement dans l’ouvrage : "Holism and Evolution", écrit en 1926 par l'homme d'État et philosophe sud-africain Jan Christian Smuts.
Il y définit le holisme comme « la tendance dans la nature à constituer des ensembles qui sont supérieurs à la somme de leurs parties, au travers de l'évolution créatrice ».
Cette pensée tend à appréhender et à expliquer un phénomène comme un tout indivisible. La somme de ses composantes ne permet pas de le définir.
La pensée holiste s'oppose ainsi à l’approche réductionniste qui tend à expliquer un phénomène en le divisant en sous-parties.
La Gestalt s’inspire du holisme par l’appréhension de l’être dans sa globalité. Elle considère que la complexité de la forme de l’être ne peut être approchée par l’analyse séparée de chacune de ses différentes composantes, mais bien dans une démarche globale et intégrative de l’ensemble.
Ce terme signifie « La connaissance de ce qui apparaît »
(traduction étymologique du Grec : « phainómenon »).
La phénoménologie est un courant de pensée fondé par le philosophe d’origine autrichienne Edmund Husserl (1859-1938). Elle vise à faire de la philosophie une discipline empirique en appréhendant la réalité telle qu'elle se donne,
à travers les phénomènes.
Elle repose sur l' analyse systématique de l’expérience vécue, des contenus, des structures et des faits de conscience.
La posture phénoménologique du Gestalt praticien s’exprime en portant une attention particulière à « ce qui apparaît » de nouveau, ce qui émerge, dans la rencontre et l’expérience entre praticien et client. Cette observation a lieu dans l’ici-maintenant, à tout moment, en se concentrant principalement sur le « Comment » (comment cela se déroule) plutôt que dans le « Pourquoi » (causes de ce qui advient).
L’attitude phénoménologique implique un regard nouveau sur la situation et la personne : le praticien veille à suspendre tout à priori ou projection. Il peut ainsi accueillir l’expérience du client, dans sa singularité et sa nouveauté, ouvert à l’incertitude de ce qui apparaît et se co-crée.
Friedrich Perls – ou Fritz Perls - (Berlin 1893 – Chicago 1970), est considéré comme le fondateur de la Gestalt Thérapie.
Médecin neuropsychiatre juif allemand, il a pratiqué durant une vingtaine d’années la psychanalyse dite « traditionnelle » d’inspiration freudienne, en Allemagne, puis en Afrique du Sud. C'est dans ce pays qu'en 1934, fuyant l'Allemagne, il a émigré avec sa femme Laure Perls, née Lore Posner (1905-1990) qui était elle-même psychologue.
Ils fondèrent ensemble un institut de psychanalyse à Johannesburg où ils eurent beaucoup de succès. C’est là qu’ils commencèrent à développer les prémices de la gestalt Thérapie.
En 1946, ils décidèrent d’émigrer aux Etats-Unis, attirés par l' élan de créativité et d'authenticité que connaissait le New-York d' après - Guerre.
Perls et sa femme réunirent quelques philosophes, écrivains et psychanalystes dont Paul Goodman, Isadore From, Paul Weisz et Ralph Hefferline. Ensemble, ils créèrent un groupe de réflexion et de co-création nommé « le groupe des 7 ».
Fritz Perls avait à cœur de proposer une approche alternative à la psychanalyse traditionnelle notamment freudienne, qui permettrait une dynamique toute autre, inspirée du pragmatisme américain de l’époque (« Do it »), et de certains fondements de la psychologie de la Forme (Gestalt-Psychology). Il visait à concevoir une approche globale de la personne (holisme) intégrant non seulement la pensée mais aussi le corps, ses émotions et ressentis profonds.
Dans l’ approche de Perls, le thérapeute s’impliquerait davantage, rendant à son patient sa part d’autonomie, de responsabilité et de créativité.
On parle de co-création dans la thérapie gestaltiste, là où dans la psychanalyse traditionnelle, le patient était davantage « passif » et le psychanalyste en retrait.
Perls voulait fonder une approche « simple » et « efficace », facilement compréhensible, se distinguant de l’intellectualisme forcé et des théorisations excessives de certains de ses contemporains.
Il avait à cœur de proposer une méthode « optimiste » s’intéressant au potentiel d’évolution de la personne, se posant davantage la question du « Comment » et de « l’ici et maintenant » plutôt que du « pourquoi » du passé développemental et des traumatismes anciens.
Perls, passionné d'art, fréquentait les artistes et intellectuels de gauche issus de la « nouvelle vague ». il fut un habitué du Living Theater, qui se caractérisait par l’expression spontanée des ressentis, l’ici et maintenant, l’improvisation et le contact direct avec le public.
En 1951, il co-rédigea l’ouvrage fondateur de la Gestalt Thérapie : « Gestalt Therapy » avec sa femme Laura Posner Perls et l’écrivain Paul Goodman. Dans la foulée, il fonda avec Laura et ses premiers soutiens, les instituts de Gestalt à New-York en 1952 puis à Cleveland en 1954.
Le réel succès n'apparut que plus tard, lors du mouvement de libération culturelle de la fin des années 1960, qui prônait notamment le mieux-être, le mieux-vivre, plutôt que l’avoir et le paraître. Il fit la page de couverture du Life en 1969 et fut surnommé « le roi des Hippies ».
De nombreux spécialistes de la psychothérapie vinrent du monde entier pour assister à ses séances de démonstration, ses ateliers et conférences, en quête d’inspiration pour faire évoluer leurs propres pratiques.
Depuis Fritz Perls, la Gestalt thérapie comme approche et méthode thérapeutique s’est largement diffusée dans le monde. Elle est cependant plus connue aux Etats-Unis, en Amérique du Sud et dans les pays du nord et de l’est de l’Europe.
Encore méconnue du grand public en France, de nombreux psychologues et praticiens se forment à cette approche et se spécialisent ou la proposent dans leur pratique.